Applications externes dans les soins infirmiers anthroposophiques

Effleurage rythmique des reins selon Wegman/Hauschka

Type de substance

Pommade au cuivre

Idée directrice pour l’application

Le cuivre stimule l'activité d'élimination des reins en intensifiant la chaleur locale grâce aux mouvements de l'effleurage rythmique. Soutenu par l'effleurage rythmique des reins, l'effet réchauffant et décontractant du cuivre est dirigé vers la respiration et le système neurosensoriel.

Spécificités de la substance

Indications

  • Faiblesse d'élimination (voir cas clinique 1)
  • États d'épuisement
  • Harmonisation des déséquilibres psychiques
  • Stabilisation en cas de déséquilibres psychiques
  • Région rénale froide
  • Sensation de pression dans les reins (voir cas clinique 1)
  • Tumeur à un stade avancé (voir cas clinique 2)

Mise en œuvre

La pratique des effleurages rythmiques ne peut être apprise que lors de formations, avec des formateurs compétents. Voir aussi le chapitre Effleurages rythmiques

Efficacité constatée
Efficacité perceptible chez de nombreux patients en tant qu'accompagnement de la thérapie
Dosage
Une fois par semaine pendant au moins 6 semaines, si possible plus longtemps pour assurer une stabilisation
Début de l‘effet
Variable, immédiat ou après plusieurs effleurages
Durée du traitement
Jusqu'au moment où le patient reste stable sur le plan organique ou sur le plan psychique
Avertissements
Ne pas pratiquer d'effleurage des reins et ne pas utiliser le cuivre en cas d'inflammation des reins ou du bassin pelvien

Exemple de cas clinique

Cas clinique 1 : douleurs dans la région rénale et faiblesse de l'élimination dans un cas d'affection rhumatismale
Après une angine, une patiente d'environ 40 ans a développé une affection rhumatismale ; ses articulations, principalement des mains et des genoux enflent douloureusement. Le médecin la traite avec des médicaments anthroposophiques et de la cortisone à faible dose. Durant des années, son état ne s'améliore pas réellement, de sorte qu'elle semble épuisée lorsqu'elle vient pour recevoir des effleurages rythmiques.
La première série de 6 effleurages du corps entier avec de l’huile Solum reste sans grand effet. La patiente revient lorsque les troubles s'agravent, environ deux ans plus tard. Son corps est gonflé, toujours humide de sueur, les extrémités sont froides, le reste du corps est chaud. Elle se plaint d'une pression douloureuse dans la région rénale et doit uriner jusqu’à 7 fois chaque nuit.
Outre un effleurage rythmique hebdomadaire du corps entier avec des l'huile Solum, on pratique l'effleurage des reins avec Cuprum oxydulatum rubrum 0,04 g (Wala). Ce traitement agit très rapidement : après 3 séances, les douleurs rénales diminuent, la patiente perd quelque kilos. Elle peut uriner durant la journée et moins durant la nuit. Après six séances (incluant les effleurages du corps entier), la patiente peut dormir toute la nuit sans avoir à se levier la moindre fois pour uriner. Une fois les symptômes disparus, elle continue de venir une fois par semaine durant une année entière.
Malgré la persistance de troubles rhumatismaux légers, les troubles rénaux ne sont jamais réapparu. Durant toute cette période, elle n’a pas modifié son traitement médicamenteux.
US


Cas clinique 2 : absence de forces et pieds et jambes froids dans un cas de cancer
Effleurage rythmique des reins et effleurage rythmique des pieds et des mollets

Une patiente de 59 ans, délicate et de petite taille vient au cabinet sur prescription médicale. Son cancer est avancé. En raison de la formation de métastases dans le foie, une ascite atteint toute la partie supérieure droite du ventre. Avec la chimiothérapie, la patiente a l'impression d'aller mieux, bien mieux que le diagnostic ne le laissait présager. Son problème le plus important est l'absence de forces, elle ne peut pratiquement se livrer à aucune activité. Sur le plan psychique, elle donne une impression de clarté (elle reçoit des médicaments au lithium), d'ouverture, d'aménité, d'intérêt pour les autres, mais elle semble aussi agitée et pas très centrée. Elle se réjouit des applications, qu'elle ne connaît, et évoque son quotidien de manière vivante sans qu'on le lui ait demandé.

Début avec la lemniscate sur les reins.
À cause de la taille du foie, elle ne peut pas se mettre sur le ventre ; une position latérale appuie aussi trop fortement sur le ventre, de sorte que je transforme l'application et exécute en position assise une lemniscate sur la région rénale avec Cuprum met. Praep. 0,4 % (Weleda). Avant le traitement, la zone est froide ; après le repos, elle est bien pénétrée de chaleur. Pas de réaction spécifique de la patiente pendant l'application.
Effleurage des jambes :
Les jambes et les pieds sont légèrement enflés. Les jambes sont glacées, de la pointe des pieds à l'aine, elles donnent l'impression de n'être pas vivantes. Le but est de parvenir à un développement de chaleur durable et à une « vivification », c'est pourquoi je travaille d'une manière « dense ».
Geste du soin : envelopper, stimuler.
Pour le repos suivant l'application, la patiente reçoit plusieurs éléments pour tenir ses jambes chaudes. Elle est dans un état physique plutôt mauvais et dispose de peu de forces vitales; de sorte qu'elle a besoin d'un soutien important de l'extérieur pour un bon développement de chaleur.

Après la 3e application, la patiente dit spontanément (en faisant référence à ses jambes chaudes) : « On se sent d'une certaine manière autrement en soi-même. Auparavant, c'était comme si l'on marchait dans une enveloppe, ou autour d'elle, et ensuite c'est comme si on était vraiment là. »
À partir de la 3e application, elle devient nettement plus calme et plus centrée. Elle sent revenir des forces et se réjouit infiniment de pouvoir à nouveau cuisiner pour son fils et manger avec lui. C'est son plus grand bonheur ! Elle a connu un mariage difficile et maintenant, après le divorce, s'en sent comme libérée. Elle n'a pas de grandes exigences pour sa vie, mais être avec son fils lui va droit au cœur.

À partir de la 7e application (fin avril 2012), son état général se dégrade, la tumeur progresse malgré la chimiothérapie. Les jambes sont plus fortement enflées, la production de chaleur est moins intense et moins dynamique. Après la 8e application (mai 2012), elle est hospitalisée et je ne la vois plus au cabinet.

Le 24 décembre de la même année, elle passe le seuil dans le service de soins palliatifs, son fils étant présent.
Auteur : ML

Auteur

Red., US